Samia Ejjebli
L'anémie aplasique est définie par la disparition ou la raréfaction du tissu hématopoïétique normal de la moelle osseuse entraînant une aplasie médullaire quantitative ; le diagnostic d'anémie aplasique repose sur des critères clinicobiologiques ; de multiples étiologies peuvent être en cause notamment médicamenteuses en particulier l'amiodarone. Mme SZ, 45 ans ; suivie pour TV sur cardiopathie ischémique mise sous amiodarone depuis 6 mois. Les symptômes remontaient à 2 jours avant l'admission avec l'apparition de troubles de la conscience et de crises généralisées tonico-cloniques. A l'admission sur le plan neurologique : la patiente avait 9/15 GCS, pupilles en myosis serré, pas de déficit, pas de convulsion ; avec un état hémodynamique et respiratoire stable Le reste de l'examen avait montré des gingivorragies avec ecchymoses des membres inférieurs. Les examens complémentaires avaient retrouvé : un aspect d'accident vasculaire cérébral hémorragique parafalcorial compliqué d'une hydrocéphalie tri ventriculaire majeure avec inondation ventriculaire au scanner. Avec pancytopénie : Hb : 6,4g/dl, GB 890e ; PNN 30e ; Lc : 780e ; Pq : 4000e, absence de Blasts, un myélogramme et une BOM ont montré une moelle désertique avec étude cytogénétique et moléculaire, le reste du bilan a éliminé les autres étiologies de l'AM et l'étiologie médicamenteuse a été retenue. Le traitement a été essentiellement symptomatique, administration d'acide tranexamique, transfusion de 2 GC de 5 CPQ ; prise en charge de l'ACSOS ; et arrêt du médicament. L'évolution a été marquée par la régression de la pancytopénie. La survenue d'une aplasie sous amiodarone est une survenue assez rare. Selon les recommandations, les critères de gravité sont essentiellement biologiques ; la gravité de l'anémie aplasique chez ce patient est déterminée par les 2 critères présents : PNN inférieur à 500e et les plaquettes inférieures à 20 000e ; la gravité de ce cas est plus importante étant donné l'accident vasculaire cérébral sévère ajouté. Le traitement dans l'aplasie sévère consiste en l'administration d'immunosuppresseurs (cyclosporine, corticoïdes à fortes doses, sérum anti-lymphocytaire) avec une rémission de 40% ou une greffe de cellules souches hématopoïétiques avec une rémission de 70%.