Chane-Yook A
La biodiversité connaît un déclin alarmant et il est urgent d’identifier les principales causes de ce désastre pour la planète, mais aussi pour l’économie et toutes les activités basées sur ses services écosystémiques. Dans cet article, nous identifions la perte d’habitat comme la principale cause de perte de biodiversité, étant entre autres responsable de 80 % de la dégradation des forêts mondiales. Nous établissons la corrélation entre la perte d’habitat de la biodiversité et l’activité humaine la plus consommatrice d’espace, l’agriculture animale. L’industrie de l’élevage nécessite à elle seule 33 % de toutes les terres de la planète, tant pour la production animale que pour son alimentation. L’expansion de l’agriculture animale en réponse à la surconsommation mondiale est responsable de 70 % de la dégradation et de la destruction des forêts mondiales, et constitue donc le principal facteur de perte de biodiversité associée. À l’heure où il est urgent de reconsidérer notre modèle de consommation de viande au regard de la conservation de la biodiversité, nous présentons des pistes pour faire face à la consommation excessive de viande, principale menace pour la biodiversité, en explorant les opportunités présentées par la consommation de viandes alternatives. Les viandes alternatives représentent de loin le moyen le plus efficace et le plus durable d’investir dans la conservation de la biodiversité en s’attaquant au problème de la perte de biodiversité à sa source. Le développement de viandes alternatives permettrait de reconvertir les terres de l'industrie de l'élevage en habitats de biodiversité, de réduire à presque zéro les émissions de gaz à effet de serre du secteur et de revenir nettement moins cher qu'un investissement de 722 milliards de dollars par an dans la conservation de la biodiversité. Il devient essentiel pour les acteurs publics et privés de voir les opportunités d'investissement et de développement dans ce domaine, en tenant compte de l'impact positif à la fois économique et écologique