Filomena Sannazzaro, Nicola Pergola, Rosita Corrado, Carolina Filizzola, Francesco Marchese, Giuseppe Mazzeo, Rossana Paciello et Valerio Tramutoli
Une nouvelle approche pour détecter et surveiller les poussières sahariennes depuis l'espace
La région saharienne est depuis longtemps désignée comme la principale source mondiale de poussières de sol dans l'atmosphère. Les tempêtes de poussière sahariennes sont particulièrement étudiées car elles représentent un risque potentiel pour la santé humaine et causent des dommages et des perturbations aux voies de transport et de communication. Elles peuvent avoir des implications directes (strictement liées aux processus de désertification affectant la région subsaharienne) sur le système climatique de la Terre et/ou sur les régimes de précipitations. Ces dernières années, en plus des systèmes de surveillance au sol , plusieurs techniques satellitaires ont été proposées pour détecter et surveiller les nuages de poussière sahariens. Le succès de ces méthodologies, comme celles exploitant le comportement d'absorption inverse montré par les particules de silicate, en comparaison avec les cristaux de glace et les gouttelettes d'eau, aux longueurs d'onde de 11 et 12 μm (fenêtre divisée), dépend fortement des conditions d'observation (jour/nuit, terre/mer, etc.) et des propriétés spécifiques des aérosols (principalement la distribution de taille et l'indice de réfraction complexe). Français En particulier, bien que la poussière et les nuages météorologiques présentent généralement un comportement spectral différent dans les bandes de fenêtre divisée, une discrimination efficace de ces caractéristiques représente toujours un problème majeur. Dans cet article, une technique d'analyse de données satellite robuste (RST), qui a déjà mis en évidence de bonnes performances dans la détection d'aérosols de poussière désertique, a été testée plus avant, en analysant un important événement de poussière saharienne affectant le bassin méditerranéen en mai 2010, avec des résultats comparés à ceux fournis par deux méthodes traditionnelles à fenêtre divisée. Les résultats de cette étude, obtenus en utilisant, pour la première fois, des données infrarouges diurnes MSG-SEVIRI (Meteosat Second Generation-Spinning Enhanced Visible and Infra-red Imager), confirment que RST, grâce à un bon compromis entre sensibilité et fiabilité de détection, peut être utilisée de manière rentable pour la surveillance des événements de poussière saharienne depuis l'espace dans différentes conditions d'observation.