David Nwoba Nweke, Nicodemus Okwudili Obayi, Christian Nweke Eze et Silas Okey Ewah
Contexte : La fistule vésico-vaginale (FVV) est une communication anormale entre la vessie et le vagin de la femme, entraînant une fuite continue d'urine par le vagin. Des difficultés d'adaptation ont été fréquemment signalées en association avec des maladies hautement stigmatisées et discriminées ; les sujets atteints de FVV peuvent avoir des difficultés à y faire face. Objectif : Évaluer les mécanismes d'adaptation chez les femmes atteintes de fistule vésico-vaginale (FVV) dans le sud-est du Nigéria ; déterminer le profil sociodémographique des participantes atteintes de FVV et découvrir la relation entre leur profil socio-économique et leurs mécanismes d'adaptation.
Méthode : Une étude descriptive a été utilisée dans cette étude. Au total, 100 femmes atteintes de fistule vésico-vaginale (FVV) et 100 autres femmes en âge de procréer (FAP) sans FVV ont été sélectionnées par une technique d'échantillonnage non probabiliste. Des participantes consécutives et consentantes atteintes de FVV qui répondaient aux critères d'inclusion ont été recrutées au Centre national de la fistule obstétricale, à Abakaliki, dans le sud-est du Nigéria. Elles ont été interrogées à l'aide de la version modifiée des échelles d'adaptation mentale au cancer pour mesurer l'adaptation, en cinq sous-échelles : esprit combatif (FS), désespoir/impuissance (HH), préoccupation anxieuse (AP), fatalisme (FA) et évitement (AV). Un questionnaire sociodémographique et clinique a également été utilisé pour évaluer les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des participantes. Les données recueillies ont été analysées à l'aide du logiciel Statistical Package for Social Sciences (SPSS) version 17.
Résultats : L'étude a révélé que les sujets VVF ont un esprit combatif et une préoccupation anxieuse significativement plus élevés que les sujets WCA. Ils ont également plus de détresse émotionnelle. Dans les variables sociodémographiques, les participants atteints de VVF par rapport aux témoins étaient plus susceptibles d'être dans des mariages polygames (χ2 = 48,42, p = 0,0001) et d'être séparés ou divorcés après le début de leur maladie (χ2 = 26,67, p = 0,0001) tandis que les WCA étaient plus susceptibles d'être instruits (χ2 = 83,02, p = 0,0001). Les WCA ont signalé un niveau de soutien social statistiquement plus élevé que les répondants VVF (χ2 = 93,54, p = 0,001).
Conclusion : Les maladies chroniques ont tendance à détruire les mécanismes d’adaptation innés. Un esprit combatif fort renforcera un mécanisme d’adaptation positif. Un bon soutien social est nécessaire dans les cas de maladie chronique. Le soutien en matière de santé mentale doit être étendu à cette catégorie de patients, car cela permettra aux patients de supporter le problème avec une adaptation positive. Il est conseillé de sensibiliser le public à la nécessité d’un soutien moral et psychosocial pour les femmes atteintes de FVV.