Karen Quek
Cette présentation examinera les entretiens sur la manière dont les couples singapouriens avec de jeunes enfants facilitent l'égalité des relations ou sont revenus aux modèles de genre traditionnels. Nous abordons cette étude dans une perspective constructiviste sociale dans laquelle les modèles de relations sont considérés comme des processus continus, construits et reconstruits à travers des interactions quotidiennes. Bien que l'interaction conjugale soit fortement influencée par les options disponibles dans un contexte social donné, les partenaires ont la possibilité de créer et de modifier les modèles de genre antérieurs. La transition vers la parentalité est une période importante pour observer le fonctionnement de l'égalité des sexes puisque l'ajout d'enfants nécessite que le couple fasse des adaptations importantes. Cependant, la relation entre les processus de genre et la parentalité partagée est complexe et influencée par des préoccupations idéologiques, structurelles et pragmatiques. Lors de leur transition vers la parentalité, ils éprouvent des tensions dans la valorisation des carrières, le partage de la parentalité et la centralité de la dyade. Seuls 3 couples sont capables de maintenir avec succès les trois. La plupart des couples à double carrière, qui partagent les responsabilités parentales, font tourner leur vie autour des enfants. Les couples qui privilégient également le système dyadique semblent maintenir une plus grande égalisation du pouvoir. Cependant, les résultats suggèrent que les maris sont plus attentifs aux femmes qui réduisent ou abandonnent leur activité professionnelle. Les objectifs d'apprentissage de cette présentation incluront les suivants : comprendre les changements dans le pouvoir conjugal avec l'ajout d'enfants ; apprendre une perspective théorique à appliquer aux couples qui évoluent vers des modèles égalitaires ; découvrir les stratégies que les parents collectivistes utilisent pour remodeler le pouvoir relationnel et comment les couples contemporains passent des modèles de domination hiérarchique aux modèles de domination égalitaire. Les implications cliniques seront discutées.
Pour de nombreux couples mariés, les hauts et les bas de la vie quotidienne sont liés au fait que les facteurs de stress qui affectent l'un des deux individus influencent également l'autre. Par exemple, le stress ressenti par l'un des deux partenaires peut « déborder » pour affecter le fonctionnement du couple. Cette étude a utilisé les données du journal quotidien des deux partenaires pour examiner les liens quotidiens et interquotidiens entre le stress et les conflits conjugaux et a examiné plusieurs facteurs qui rendent les couples impuissants face au débordement. L'évaluation de 25 sources de stress quotidien à grande échelle comprenait le travail rémunéré et non rémunéré, les problèmes de santé, les problèmes financiers et la prise de décisions difficiles.
Les résultats ont montré que la compréhension par les deux couples du stress quotidien total était liée à des conflits conjugaux plus importants le jour même et que les conflits étaient plus fréquents les jours où les deux partenaires subissaient des niveaux de stress élevés. Les preuves de débordement entre les jours ont été trouvées spécifiquement chez les couples avec
une forte hostilité conjugale simultanée et chez les couples où les conjoints ont déclaré une forte animosité de la communauté de naissance. Ces résultats mettent en évidence à la fois la nature normale et prévisible du débordement le jour même et les aspects potentiellement dangereux d'exemples plus tardifs parlant d'incapacité à se remettre des facteurs de stress survenus la veille. La discussion se concentre sur la façon dont la réactivité dans un espace de vie met cette personne en danger de créer de l'anxiété dans un autre espace de vie et comment l'hostilité conjugale actuelle et l'animosité de la communauté de naissance sont liées à la difficulté à se remettre d'événements désagréables.
Conclusion
Cette étude est une extension de la recherche qui teste les liens entre le stress et les conflits conjugaux dans la vie quotidienne. Nos résultats apportent des preuves supplémentaires à l’idée que les facteurs de stress quotidiens peuvent avoir un impact sur le fonctionnement du couple. Bien que les liens quotidiens entre stress et conflit puissent être courants, un débordement de stress prolongé peut être le signe de processus relationnels inadaptés. Les couples agressifs peuvent ne pas se remettre du stress et du conflit vécus la veille, ce qui les expose à un risque de stress et de conflit plus important le lendemain. De plus, les expériences négatives de la famille d’origine peuvent avoir un impact sur la réponse au stress et ouvrir la voie à des processus relationnels inadaptés. En résumé, cette étude montre comment le stress quotidien peut déclencher des conflits entre les conjoints et suggère que l’interruption du débordement de stress pourrait être une intervention efficace pour améliorer le fonctionnement du couple.
Biographie :
Karen Quek, Ph. D., est directrice du programme de thérapie conjugale et familiale et de conseil en santé mentale à l'université Bethel, à San Diego, en Californie. Karen est une professionnelle agréée de la santé mentale. Elle possède une vaste expérience en enseignement, en clinique et en supervision aux États-Unis et dans d'autres parties du monde, notamment en Chine, à Singapour et aux Philippines. Ses recherches innovantes reflètent son expertise et ses intérêts pour le travail clinique multiculturel, la dynamique familiale interculturelle et l'égalité des sexes, et ont donné lieu à de nombreuses publications et présentations de recherche, notamment son livre co-écrit en 2017, Transition and Change in Collectivist Family Life: Strategies for Clinical Practice with Asian Americans.
32e Conférence internationale sur la santé mentale et comportementale, 22-23 avril 2020
Résumé Citation :
Karen Quek, Une approche systémique de la santé relationnelle entre couples dans un contexte asiatique, Congrès sur la santé mentale 2020, 32e Conférence internationale sur la santé mentale et comportementale, 22-23 avril 2020